Ce n'est pas de la science-fiction: grâce au recyclage un nouveau matériau pour les constructeurs automobiles peut voir le jour.
Ce n'est pas de la science-fiction: grâce au recyclage un nouveau matériau pour les constructeurs automobiles peut voir le jour.
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La haute technologie au service des produits de luxe durables

Birgit Klockenhoff développe des pièces automobiles à partir d’un substitut de plastique recyclable issu de déchets ménagers mélangés. Dans une interview, elle explique comment cela répond aux exigences du luxe de Mercedes-Benz.

Les déchets comme matière première du futur? Pour Birgit Klockenhoff, cheffe de projet Future Sustainable Materials chez Mercedes-Benz, ce n’est pas de la science-fiction, mais une réalité. Dans le cadre de la recherche sur les matériaux chez Mercedes-Benz, elle travaille sur des technologies innovantes pour rendre les matériaux et les véhicules plus durables. Ingénieure de formation, elle vit avec son mari, leurs deux enfants et les grands-parents dans une maison autosuffisante en énergie, principalement en bois. Pour elle, le luxe, ce n’est pas ce qui coûte cher, mais ce qui apporte une valeur ajoutée à l’environnement, aux clients et aux entreprises.

Birgit Klockenhoff de Mercedes-Benz

L'ingénieure est cheffe de projet Future Sustainable Materials chez Mercedes-Benz.

Madame Klockenhoff, le luxe a une signification différente pour chaque personne. Quel rôle joue-t-il dans votre vie? Comment le définiriez-vous?

Pour moi, le luxe est lié à un sentiment. Des facteurs tels que la qualité, la durabilité et la valeur jouent un rôle dans l’appréciation d’un produit. Dans ma vie privée, je veille à combiner luxe et durabilité. Après tout, cela fait aussi partie de mon travail quotidien.

Vous êtes cheffe de projet Future Sustainable Materials et travaillez au sein du département Recherche du groupe Mercedes-Benz. Que signifie le luxe en termes de matériaux?

Comme pour beaucoup d’autres sujets, chaque personne a des exigences différentes en la matière. Ce qu’on entend par luxe varie d’une personne à l’autre. Il s’agit de la meilleure finition, de la qualité ou d’un toucher et d’un aspect haut de gamme. Il faut aussi voir le côté artisanal, traditionnel et ressentir les efforts déployés pour développer les matériaux.

Quelle importance les clients accordent-ils à la durabilité des matériaux?

Nous sentons déjà que la durabilité devient de plus en plus importante pour nos clients. Nous constatons également que l’on attend de nous, Mercedes-Benz, que nous proposions progressivement des matériaux durables dans nos véhicules. Cette tendance est en phase avec l’évolution de la société. Depuis quelques années, on tend vers plus de durabilité.

Qu’est-ce qui caractérise un matériau durable pour une voiture? Comment cela est-il vérifié?

Chez Mercedes-Benz, nous avons adopté l’approche holistique «Design for Environment». Conformément à celle-ci, nous vérifions la durabilité de chaque matériau. Cela comprend entre autres l’écobilan, qui nous permet de contrôler l’empreinte carbone tout au long du cycle de vie d’un produit. Nous regardons chaque détail attentivement: nous nous demandons quelle est cette ressource, d’où elle vient, si elle est en concurrence avec la chaîne alimentaire et si son utilisation peut présenter des risques pour l’environnement. Nous examinons également d’autres aspects environnementaux, tels que la consommation d’eau et l’utilisation de produits auxiliaires dans la fabrication du matériau.

Chez Mercedes-Benz, le recyclage - ou plutôt l'upcycling - de matériaux n'est pas en contradiction avec l'exigence de luxe.
Chez Mercedes-Benz, le recyclage - ou plutôt l'upcycling - de matériaux n'est pas en contradiction avec l'exigence de luxe. (Mercedes-Benz)

Vous coopérez avec le fabricant de bioplastique UBQ Materials. Cette start-up valorise les déchets ménagers non recyclables pour en faire un nouveau matériau. Cela semble presque trop beau pour être vrai.

C’est vrai (rires). Nous avons découvert UBQ Materials lors d’un concours de start-up et avons examiné de près le processus et les antécédents de l’entreprise. C’est à la suite de cela que cette coopération a vu le jour. Les matériaux obtenus à partir des déchets ménagers permettent de transformer des matières valorisables qui, jusqu’à présent, étaient souvent recyclées thermiquement ou finissaient dans les décharges. UBQ récupère les déchets normaux – en Allemagne, on résumerait cela par tout ce qui finit dans la poubelle noire: les restes de nourriture, les plastiques mélangés, les déchets de papier non recyclables, etc. – et les transforme, grâce à un processus à faible consommation d’énergie, en un matériau thermoplastique qui peut remplacer les plastiques. Cela peut sembler de la science-fiction, mais c’est déjà une réalité. Et ce matériau est utilisé chez Mercedes-Benz dans des productions en série, dans les gaines de câbles des modèles tout électriques EQE et EQS.

La valorisation (upcycling) de déchets est-il compatible avec une marque de luxe?

Bien sûr! Pour nous, c’est déjà un défi d’utiliser ce produit dans des composants visibles par les clients. Mais c’est notre objectif déclaré d’avoir de plus en plus recours à de tels matériaux à l’avenir. Dans un premier temps, nous utilisons certains d’entre eux dans des composants invisibles pour les clients dans le véhicule, puis nous les développons progressivement. N’oublions pas qu’il a souvent fallu plusieurs décennies pour mettre au point les composants que nous utilisons aujourd’hui dans les véhicules. Le développement de matériaux durables est peut-être plus rapide aujourd’hui, mais nous devons encore leur donner une chance de faire leurs preuves.

Des pneus à la poignée de la portière: Mercedes-Benz boucle le cycle des matières grâce au recyclage chimique.
Des pneus à la poignée de la portière: Mercedes-Benz boucle le cycle des matières grâce au recyclage chimique. (Mercedes-Benz)

Dans quelle mesure cet upcycling est-il aussi une forme de luxe? Il s'agit là d’un processus très complexe.

Absolument, la production du matériau demande un niveau de technologie très élevé. C’est donc un produit high-tech. Le développement et la mise en oeuvre de matériaux durables sont au moins aussi exigeants et coûteux que d’autres fonctionnalités d’un véhicule moderne. Plus la matière première et ses applications sont complexes, plus le savoir-faire nécessaire est technique.

Qu’en est-il du bilan énergétique global? Ces productions complexes ne font-elles pas plus de mal que de bien?

Chaque technologie présente des avantages et des inconvénients. Nous évaluons précisément les avantages dont nous pouvons profiter et les inconvénients dont nous pouvons nous accommoder le cas échéant. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que de nombreuses technologies durables ont encore un long chemin à parcourir pour se développer pleinement. Des gains d’efficacité importants sont possibles dans les années à venir. Il est important pour nous de donner une chance aux technologies qui, selon nous, ont le potentiel d’évoluer à long terme dans une direction globalement positive pour l’environnement.

«Proud to share»plutôt que détenir un monopole

UBQ Materials est une entreprise israélienne de technologies propres qui transforme les déchets ménagers non triés en un matériau composite thermoplastique. Le principal produit de l’entreprise, UBQ, est vendu sous forme de pellets et utilisé pour remplacer les plastiques à base de pétrole. Mercedes-Benz n’a pas l’exclusivité de cette technologie. Selon la devise «Proud to share», celle-ci doit pouvoir être utilisée dans le plus grand nombre d’industries possible, afin d’évoluer rapidement et d’apporter ainsi un bénéfice maximal pour l’environnement.

Révolutionnaire: UBQ Materials récupère les déchets ménagers non recyclables et les transforme en un nouveau plastique.
Révolutionnaire: UBQ Materials récupère les déchets ménagers non recyclables et les transforme en un nouveau plastique. (Mercedes-Benz)

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Ce contenu a été réalisé par le Commercial Publishing, en collaboration avec Mercedes-Benz (Schweiz) AG. Le Commercial Publishing est le département de Content marketing qui travaille sur mandat de 20 minutes et de Tamedia.